Les alentours

Sako, désormais reposée, se promenait depuis quelques heures déjà dans la ville. Tout lui paraissait vivant, animé et contraire à Erwanor.
Mais parmi toute cette agitation formée par les artisans, les commerçants ou les simples habitants, la jeune Elfe se demanda quels paysages pouvaient être admirés de la Muraille.
Elle passa donc par la Citadelle, immense châateau fort des temps jadis toujours impressionnant. Là, un des gardes la laissa monter sur la Muraille.
Juste devant elle s'étendait le cimetière aux ombres pâles et sinistres. Elle se balada encore sur la Muraille et fit ainsi tout le long tour de la ville jusqu'à la Ferme.
En se demandant si un autre visiteur pouvait s'intéresser aux alentours d'Auwris, elle regarda derrière elle pour voir si personne ne l'avait suivie...

Moran était assis en tailleur sur la muraille. Il regardait au loin, sans but précis. Selon son habitude, il observait avec attention les créatures qui passaient dans son champ de vision dans l'espoir de voir une Tywa.

Il entendit un mouvement derrière lui et fixa silencieusement l'Elfe héritière qu'il avait précédement rencontrée au bar. Elle l'étonnait beaucoup, surtout par la dissimulation de son titre, qui était un aspect de sa personnalitéconsidéré sans doute comme juvénile par ses ainés, mais qui forçait au respect.

Il décida d'annoncer sa présence en se levant et en sortant de l'ombre qui le dissimulait auparavant.

_ Je vous souhaite le bonjour une nouvelle fois, vôtre Altesse.

Il employait avec plaisir ce "vôtre Altesse" qui agaçait tant la princesse. Il concidérait cette façon de l'appeler comme un rempart de plus qui se dresserait entre elle et sa personnalité impétueuse.

Sako s'avança vers Moran, enchanté de le retrouver ici, devant cette vue magnifique.

- Oui, bonjour cher ami ^^ Si je puis me le permettre.. arrêtez de m'appeler votre Altesse, cela me gêne...

Elle reporta son attention sur le paysage, notamment sur la Ferme et sur ses champs, minuscules vus de la Muraille.

- Vous conaissez bien cette ville? Je veux dire, c'est la toute première fois que vous venez?

Moran rit sombrement et expliqua à l'elfe héritière:
-Je crains, Vôtre Altesse, qu'il ne faille vous y habituer. Quand vous serez reine, vous ne pourrez pas dire à tous vos sujets "Ne m'appelez pas Vôtre Majesté, je vous pris, cela me gêne, appelez moi Sako", cela saperait toute vôtre autorité sur vôtre peuple et vous ne pouvez pas entamer toute conversation par "appelez moi sako"

Il lui sourit gravement, de sorte qu'elle comprenne bien ce qu'il venait de dire. Il reporta son attention sur le paysage, et ajouta, après un long silence de contemplation:

-J'ai vécu ici, il y a une soixantaine d'années, c'est ici que j'ai rencontré mon maître...et que je l'ai perdu...

Sako rétorqua gentiement, un petit sourire amusé au bout des lèvres:

- Que je sache, je ne suis ni votre reine, ni dans notre royaume. Et si vous tenez tant que ça à respecter mon autorité, même en dehors d'Erwanor, je vous ordonne de m'appeler Sako. Ensuite, une fois reine et de retour dans ma cité, alors que je n'aurais plus d'arguments pour réfuter les vôtres, vous pourrez m'appeler comme bon vous semblera ;)

Elle rit et ajouta:

- Soixante ans, dîtes-vous... Qui était votre maître?

Moran s'amusa des arguments de la jeune princesse, il répondit d'un air très sage :

-Oui, Sako, mais sachez que dès que vous deviendrez reine, vôtre pouvoir s'étendra à tous les elfes d'Ewarnor. Même ceux qui s'exilent comme moi vous doivent au moins le respect. Vous vouliez en savoir plus sur mon maître...
C'était un homme très bon. J'étais parti de chez moi et m'était arreté dans cette ville. Je vivais essentiellement de petits vols de nourriture. Mon maître fût le seul qui m'attrapa. Mais, comme je l'ai dit, c'était un homme très bon, il était un humain, mais connaissait bien les elfes, ils savait qu'à cinquante ans, je n'étais qu'un enfant.
Il décida donc de ne pas me faire paraître en justice et pour m'éviter de continuer de voler, il me pris comme élève. Il était maître d'armes. Il m'appris l'art de l'épée , ainsi que le tir à l'arc.Il ne s'attardait jamais sur son passé. Un jour, il me dit de remballer mes affaires, et que nous devions partir, en toute hâte. Je fis ce qu'il me demanda et nous allâmes dans la forêt des ombres
Là-bas, un groupe d'une cinquantaine de Tywas nous avait tendu une embuscade, il en tua dix-neuf et moi six. Elles me laissairent la vie sauve car leur "contrat" ne concernait que mon maître. Je ne sais toujours pas pourquoi...

La voix de Moran s'éteignit. Il retenait ses larmes mais ses yeux luisaient. C'était la première fois qu'il racontait son histoire à quelqu'un. Il était persuadé que son maître s'était fait tué à cause d'une chose qu'il avait commise lors de son mysterieux passé.

[rire et sourire c'est la même chose, donc rit et pas ria :) ]

[Ria? Où ça ria? XD Merci!]

Sako, sentant l'émotion gagner le coeur du jeune Elfe, ne lui posa pas d'autres questions à propos de son défunt maître malgré sa curiosité. Elle se contenta de le consoler comme elle le pouvait, posant une main compatissante sur son épaule.

- Je ne souhaite pas que votre coeur soit écorché davantage. Mais si vous voulez soulager votre parole, sachez que je ne serais jamais très loin.

Moran fut très touché par la douceur de l'elfe héritière et la remercia :
-Je vous remercie de retenir vôtre curiosité, Sako, je vous raconterais sans doute mon histoire plus en détails, masi un autre jour. Ces blessures sont encore trop fraîche pour qu'en parler me soulage.

Il ravala un peu ses larmes et tourna un regard plein de tristesse vers la jeune elfe. Il lui adressa un pauvre sourire.

Sako lui rendit son sourire.

- Je comprends parfaitement... En attendant, je suppose que vous souhaitez penser à autre chose... Pourquoi ne pas continuer notre petite promenade sur la Muraille? Peut-être y rencontrerons-nous d'autres personnes, qui c'est?

Elle le prit sous le bras et l'entraîna à faire quelques pas.